Martin Brofman
1940 - 2014

" Fais ce que tu as vraiment envie de faire, ne fais pas ce que tu n'as pas vraiment envie de faire et fais confiance à ton voyage."

 

Martin Brofman a enseigné ses idées dans le monde entier pendant plus de trente cinq années et il a formé d’autres personnes qui continuent ses enseignements. Ses livres sont publiés dans une vingtaine de langues et sont reconnus pour la clarté avec laquelle les idées y sont présentées. Des dizaines de milliers de participants de par le monde ont appris à utiliser ses techniques. Voilà son histoire telle qu’il la raconte, extraite des livres "Voir de mieux en mieux" et "Tout peut être guéri".
Biographie...

En 1975, j'avais un cancer qui, selon les médecins, était en phase terminale. D'après eux, il me restait un ou deux mois à vivre. La tumeur était située dans la moelle épinière, au niveau de la nuque. Plus elle grossissait, plus elle comprimait la moelle épinière. Cela avait entraîné la paralysie du bras droit, ainsi que des spasmes dans les jambes. L'opération tentée pour ôter la tumeur avait échoué. Quant à la chimiothérapie et aux rayons, les médecins m'avaient dit que, pour diverses raisons, cela ne marcherait pas. Ils m'avaient aussi averti que la fin pouvait survenir très brutalement, à tout moment. Il suffisait pour cela que je tousse ou que j'éternue.

Je me trouvais donc confronté à une réalité où chaque jour pouvait être le dernier, chaque heure la dernière. Quel que fût le temps qu'il me restât, je voulais le vivre bien, être heureux, simplement être moi-même.

Les régimes alimentaires susceptibles de m'aider à tenir, mais qui ne m'apportaient aucun plaisir, n'avaient aucun sens pour moi, puisque chaque repas pouvait être mon dernier repas. Je voulais manger ce que j'aimais ! Je ne voulais pas tricher avec moi-même, mais être authentique dans tout ce que je faisais.

Mon échelle de valeurs se modifia. Je me mis à vivre dans le moment présent et à faire tout ce que je faisais pour le plaisir, parce que je voulais vraiment le faire. Des choses qui, avant, étaient très importantes, soudain ne l'étaient plus du tout. La seule chose qui comptait était d'être heureux et, pour moi, cela voulait dire faire ce que je prenais plaisir à faire, et ne pas faire ce qui ne me donnait pas de plaisir. Deux mois plus tard, j'étais toujours en vie. J'avais utilisé tout le temps qui m'avait été imparti, mais j'étais toujours là ! Un mois plus tard, j'avais dépassé les délais fixés par les médecins, et je vivais. Je me demandais combien de temps cela durerait. Les fêtes de fin d'année n'arriveraient que dans cinq mois. Si, par quelque miracle, j'étais toujours vivant, j'irais fêter l'événement dans un paradis tropi­cal. Quand je pris cette décision, j'ignorais que ce séjour me sauverait la vie.

Cinq mois plus tard, je fêtais effectivement la nouvelle année au Club Méditerranée, à la Martinique, et j'eus, avec un homme qui y enseignait la méditation zen, une conversation qui m'ouvrit des horizons insoupçonnés. Il me dit : «Le cancer commence dans votre esprit et c'est là que vous devez aller pour vous en débarrasser.» Je comprenais ce qu'il voulait dire. Je voyais bien que le cancer était une métaphore de choses que je n'avais pas exprimées. Je voyais bien comment mon ancien mode de vie et mon ancienne manière d'être m'avaient amené à me détruire de multiples façons. Je me rendis compte, alors, que, si je changeais ma manière d'être, je pourrais me libérer de mes symptômes. Je pouvais me servir de mon mental pour transformer mon attitude devant la vie, ainsi que mon corps.Pour la première fois depuis que j'avais entendu diagnostiquer la maladie, j'envisageais la possibilité de renverser la situation, de me débarrasser du cancer, de me sauver la vie !

Quelques semaines plus tard, j'assistais à la présentation d'un stage de quatre jours de la méthode Silva Mind Control, qui enseigne à nous servir de notre mental comme d'un outil. L'idée de base est que notre façon de voir le monde engendre notre réalité, et que nous choisissons nos points de vue, si bien que nous pouvons transformer n'importe quel aspect de notre réalité. Mon état d'esprit était le résultat d'une programmation, de la même façon que les réponses fournies par un ordinateur dépendent de la façon dont il a été programmé. Je pouvais reprogrammer mon mental.

Je me voyais comme un homme en train de mourir d'un cancer, et je devais reprogrammer mon mental pour créer une autre perception, celle d'un homme en  bonne santé. Je n'étais pas du tout préparé à une transformation aussi radicale, et je me rendis compte qu'il me serait plus facile de créer en moi la perception d'aller de mieux en mieux, jusqu'à aller tout à fait bien.

Je me voyais comme un homme en train de se détériorer, de plus en plus proche de la mort, et je savais que, si je voulais obtenir, en résultat ultime, la perception d'être en bonne santé, je devais transformer la perception d'aller de plus en plus mal en celle d'aller de mieux en mieux. Je savais aussi que le tournant décisif pouvait se produire à n'importe quel moment. Il s'agissait de tourner une manette dans mon mental, en insistant sur le fait que je savais qu'elle avait été tournée.

Je décidai que, si ce changement pouvait survenir à n'importe quel moment, ce pouvait être aussi bien maintenant, tout de suite.

Je sentis alors que quelque chose basculait dans mon mental, et je sus que l'amélioration avait commencé. Je savais aussi qu'il ne fallait laisser en rien entamer la force de cette décision, et aussi l'importance du moment de ce changement. Je savais que ma façon de percevoir le monde devait systématiquement venir renforcer l'idée que j'allais de mieux en mieux. Quand je mangeais, quoi que ce fût dont j'eus envie, je me disais que c'était exactement ce dont mon corps avait besoin et qu'il réclamait. Cette attitude accélérait le processus de guérison. Des sensations physiques comme celles de chocs électriques internes qui, auparavant, m'avaient renforcé dans l'idée que ma tumeur grossissait, devaient maintenant m'apparaître comme la preuve de la résorption de cette tumeur. Mon esprit était en permanence en quête de nouveaux moyens de vérifier que ma santé s'améliorait.

Je savais que je devais rester à l'écart des gens qui tenaient toujours à me voir comme un malade en phase terminale, non par manque d'amour, mais simplement pour ne pas laisser entamer mon attitude positive à l'égard du processus de guérison. Je devais fréquenter des gens désireux de m'encourager dans la tâche apparemment impossible que je m'étais fixée. Quand on me demandait comment j'allais, je répondais : «De mieux en mieux», et je me le répétais en considérant à quel point c'était vrai.

J'avais entendu dire que, d'après la méthode de la programmation mentale, si je me parlais pendant quinze minutes trois fois par jour, et tous les jours pendant soixante-six jours, je pourrais me faire croire n'importe quoi, et que tout ce à la réalité de quoi je croirais serait réel.

Je savais qu'il était vital de maintenir une programmation positive, et que le fait de me mettre en état de relaxation et de me parler avec un état d'esprit positif pendant quinze minutes, trois fois par jour, était un élément du processus de programmation que je ne devais absolument pas perturber. Parfois, j'étais tenté de ne pas faire mes exercices de re­laxation; puis je me rappelais que c'était ma vie qui était en jeu. Alors, toute tentation de cet ordre m'apparaissait comme un obstacle entre moi et ma vie, un obstacle qu'il fallait balayer pour pouvoir vivre.

Au début, j'ai eu beaucoup de mal. Je trouvais très difficile de maintenir l'intégrité du moment du changement qui était très aisément compromise par quelque pensée ou parole me détournant de l'idée de l'amélioration de ma santé ; je devais être honnête avec moi-même, reconnaître les faits, et que j'avais «raté». Alors, je me disais que ce n'était qu'un exercice d'entraînement et que le véritable moment du changement était maintenant.

Cela devint de plus en plus facile. Au début, je n'arrivais à maintenir la présence de ce moment que quelques heures d'affilée, puis ce fut toute une journée, puis deux jours, puis je me sentis solide. Je savais que la méthode marchait.

J'étais capable de reconnaître la voix du doute en moi, et de savoir qu'elle ne disait pas la vérité. Je réussissais à m'identifier à la voix qui m'encourageait. Elle devint mon guide sur le chemin du retour à la santé. J'arrivais de mieux en mieux à maintenir mon esprit dans une seule pensée : savoir que des changements positifs étaient en train de se produire. Quand je ne ressentais pas un de mes symptômes, je me disais que, peut-être, ce symptôme ne reviendrait plus jamais. S'il reve­nait pourtant, je me disais que, simplement, le processus n'était pas encore achevé et que, en tout cas, je ressentais ce symptôme moins fortement qu'avant.

Je devais savoir que des changements positifs étaient en train de se produire maintenant, peut-être juste en deçà du seuil de percep­tion, et que je pouvais donc sérieusement attendre les preuves visi­bles de mes sensations. Naturellement, j'arrivais toujours à trouver un indice ou un autre pour me convaincre que ce n'était pas seule­ment un effet de mon imagination mais la réalité, et cela renforçait encore le processus. Mes filles, Jacki et Heather, m'encourageaient. Heather, qui avait alors quatre ans, savait que l'amour guérit. Elle me donnait des baisers magiques pour me guérir, tous les matins et tous les soirs. Je sentais bien aussi que Jacki croyait en moi et en ma capacité à remporter la lutte.

Pendant mes exercices de relaxation, je visualisais ma tumeur, et j'imaginais que je voyais une couche de cellules cancéreuses mourir et se détacher pour être évacuée par les systèmes naturels d'élimination de mon corps. Je savais que le changement, même s'il n'était peut-être pas encore repérable, était pourtant définitif. Je comprenais qu'à chaque fois que j'éliminais des déchets de mon corps, les cellules cancéreuses mortes étaient évacuées aussi. À chaque fois, je pensais à cela et j'insistais en moi-même sur le fait que je savais que c'était vrai.

Je savais que le cancer représentait quelque chose de réprimé, que je n'exprimais pas et, puisque la tumeur était située près du chakra (centre d'énergie) de la gorge, que j'avais empêché l'expression de mon être. Comme je n'étais pas très sûr de ce que cela voulait dire, je décidai qu'il était impératif de tout exprimer. J'exprimais toutes mes pensées, tous mes sentiments, tout ce qui se trouvait dans mon esprit et demandait à sortir, sachant que c'était une question de vie ou de mort. Avant cela, j'avais eu l'impression que le fait de s'exprimer aboutissait à la dispute, mais je me rendis compte que mon entourage appréciait ce que j'exprimais, que l'expression de soi et la communication menaient à l'harmonie.

Avant, je croyais que si j'exprimais vraiment mes désirs, il arriverait un malheur. Je devais reprogrammer cela pour croire, à la place, que si j'exprimais vraiment mes désirs, il arriverait quelque chose de merveilleux. Je pris donc cette décision, et il en fut ainsi.

Je m'aperçus que j'avais de moins en moins de choses en commun avec mes vieux amis. C'était comme si, avant, nous partagions une cer­taine fréquence vibratoire, disons une fréquence de 547 cycles - quoi que cela veuille dire -, et que, soudain, je me trouvais à 872 cycles, avec peu de choses à échanger avec les gens à 547 cycles. Pour pouvoir communiquer avec quelqu'un, je devais trouver de nouveaux amis qui fonctionneraient aussi à 872 cycles.

Je pris conscience que les gens à 872 cycles m'attiraient spontané­ment et que je les attirais moi-même, comme si j'avais acquis un ma­gnétisme sélectif. En même temps, certains éléments de ma réalité, qui n'étaient plus en accord avec le nouvel être que je devenais, disparaissaient de ma vie. Je savais qu'il s'agissait d'un processus inévitable et que je ne devais pas l'empêcher de s'accomplir. Je commençais aussi à éprouver un sentiment de compassion et de compréhension de plus en plus fort. Je savais que ma vie dépendait de ma capacité à laisser partir tous les élé­ments de mon existence qui n'étaient pas en harmonie avec ma nouvelle vibration. Pour être simple, le processus n'était pas toujours facile !

J'abordais chaque nouveau jour comme un processus de décou­verte de moi-même, sans préjugé sur mon identité mais, au contraire, avec la volonté de découvrir l'être en train d'émerger, et un sentiment de satisfaction à chaque nouvelle découverte.

J'imaginais la scène dans le cabinet de mon médecin quand j'aurais terminé ce travail sur moi. Je le voyais en train de m'examiner, ne re­trouvant pas ma tumeur, et très embarrassé. Je l'imaginais bien me disant : «Nous nous sommes peut-être trompés.» Je répétais la scène en imagination tous les jours pendant mes exercices de relaxation.

Environ deux mois après avoir commencé, je me rendis chez le médecin qui m'avait annoncé qu'il ne me restait plus longtemps à vivre. Je savais que je devais maintenir mon sentiment que tout allait bien. Il m'examina, et ne trouva rien. Il me dit : «Nous nous sommes peut-être trompés.» Je ne pus m'empêcher de rire pendant tout le trajet de retour.

Cette méthode de guérison eut un bénéfice accessoire : je n'avais plus besoin des lunettes que j'avais portées pendant vingt ans. Aupara­vant j'étais myope et astigmate, mais ma vision avait changé. Je passai donc un examen de la vue : tout était redevenu normal.

J'avais transformé ma manière d'être. Mon mode de vie avait ra­dicalement changé. Cela n'avait plus aucun sens de travailler à heures fixes ou d'appeler quelqu'un d'autre mon «supérieur», puisque nous sommes tous des êtres égaux, avec un potentiel infini. Mon travail actuel de praticien de la guérison et enseignant a un sens pour moi, il a un sens important aussi pour les autres, il est utile à l'humanité et je «plane» quand je l'accomplis. J'ai le sentiment profond d'accomplir ce pour quoi je suis fait.

Je sais que je fais le travail pour lequel je suis sur cette planète, et que c'est bien ainsi. Avant, je n'avais jamais eu ce sentiment.

Le processus de transformation fait partie intégrante du processus de guérison, que l'on guérisse sa vue ou une maladie grave. Cela reste aussi vrai quand le déséquilibre n'a pas encore atteint le niveau physi­que, qu'il n'existe encore que sur le plan mental ou émotionnel.

Du fait d'être guéri, je savais que je m'étais transformé. Je voyais le monde très différemment, au sens figuré, mais je le voyais aussi différemment au sens littéral du terme. Ma vision oculaire s'était également transformée.

Je me sentis intrigué par ce «bénéfice secondaire» de ma démarche, et je décidai de m'intéresser au travail des gens qui cherchaient à améliorer la vue.

Je lus tous les livres que je pus trouver sur ce sujet, non pour savoir comment y parvenir, mais plutôt pour comprendre comme je l'avais fait. Je trouvai huit livres dont sept se référaient au huitième, qui s'intitulait Better Eyesight Without Glasses, par le docteur William Bates. J'appris que le docteur Bates était le pionnier en ce domaine et que ses idées avaient choqué la communauté médicale de son temps, dans les années 20.

Le docteur Bates avançait beaucoup d'idées remarquables mais le style de son livre était trop technique pour la plupart des gens. C'est pourquoi d'autres auteurs, comme Margaret Darst Corbett et Aldous Huxley, ont écrit à sa suite des livres destinés au grand public et qui présentent ses conceptions sous une forme simplifiée.

Le docteur Charles Kelley du Radix Institute de Californie semble avoir été le premier à ajouter de nouvelles idées à la méthode, portant sur la corrélation entre des types de personnalité et des défauts de vision. Plus récemment, le docteur Richard Kavner, un optométriste béhavioriste, a apporté de nouvelles informations sur les corrélations cerveau/mental, et a obtenu des réussites remarquables en travaillant avec des enfants.

Il m'apparut que le facteur constant de l'amélioration de la vision, sur tous les plans, était le processus de transformation personnelle. Avec les connaissances acquises à la lecture de ces auteurs, j'ai pu élaborer ma méthode à partir de leurs idées, me servant de mon expérience personnelle pour y ajouter des notions complémentaires.

Je commençai à communiquer ces idées avec différentes personnes et, au bout d'un certain temps, ceux à qui je parlais me donnaient leurs lunettes, me disant qu'ils n'en avaient plus besoin…..

…. Je commençai à enseigner aux autres les techniques d’auto guérison que j’avais utilisées et à leur transmettre tout ce que j’avais appris durant mon processus de guérison.

Certains de ceux qui s’adressèrent à moi me demandèrent de les aider à guérir. Au début, j’étais réticent car je pensais que chacun a le pouvoir de se guérir lui-même. Cependant, certains avaient du mal à accepter cette idée ou ignoraient comment atteindre le degré de clarté et d’objectivité nécessaire au processus de guérison. Ils croyaient plus en mon aptitude à les guérir qu’en leur capacité à se guérir eux-mêmes. Malgré tous mes efforts pour les convaincre qu’ils en étaient capables, ils demeuraient persuadés que j’étais le seul à pouvoir les guérir. Si je refusais de leur venir en aide, ils s’en allaient sans être guéris, ce qui suscitait en moi un sentiment de malaise.

Ce scénario ne me plaisait pas du tout : je décidai donc d’en changer et c’est ainsi que j’acceptai de contribuer à leur guérison.

En traitant un nombre accru de personnes, je pris de plus en plus conscience de la relation corps-esprit. Peu à peu, un modèle comprenant toutes les idées que j’avais explorées prenait forme. Il reflétait aussi bien mon expérience personnelle que ce que j’avais pu observer lors des guérisons auxquelles j’avais participé. Ce modèle prenait peu à peu la forme d’un système de guérison que je décidai d’appeler le système Corps Miroir, pour illustrer l’idée selon laquelle le corps d’un individu est le miroir de sa vie.

Son départ, témoignage de son épouse Annick Brofman...
Le départ de Martin est une histoire en plusieurs volets, différentes pièces d’un puzzle.
Ce n’est qu’après avoir rassemblé toutes les pièces que tout prend un sens.

Martin est parti à la suite d’un cancer de la vessie. Selon notre philosophie et notre enseignement, tout commence dans la conscience et le cancer représente quelque chose de réprimé, de non exprimé, de gardé à l’intérieur. La vessie est reliée au Chakra Racine où les tensions sont expérimentées comme de la peur, de l’insécurité. Des tensions dans la conscience par rapport à l’argent, le travail, la maison.

Avec le cancer, la personne a pris la décision de mourir. Soit elle est très malheureuse à cause d’une situation ou alors le moment est venu de partir, elle a accompli tout ce qu’elle était venu faire.

Les deux sont vrais pour Martin.
Les Pièces de Puzzle
Le Niveau Physique
La maison :

Martin et moi avons toujours été très doués pour trouver l’appartement idéal, ensemble et séparément, avant notre rencontre. Nous avons toujours habité dans nos endroits de rêve.

Notre dernier appartement à Copenhague est celui où notre fils, Edouard, est venu au monde. Nous y avons été très heureux pendant 10 ans, la onzième année pas. Nous avons cherché un autre lieu pendant un an, sans succès. Tout nous poussait à quitter le Danemark, et tous les messages désignaient Monaco comme nouvelle destination, et les messages étaient très clairs. Nous avons eu le sentiment d’être « envoyés » à Monaco. Je pensais alors que c’était pour nous rapprocher de mes parents qui vieillissent et qui étaient ravis du rapprochement.

Aussi, quelle n’a pas été notre surprise lorsque Monaco a refusé de nous octroyer le droit de résidence et nous a donné 30 jours pour partir. Vous imaginez le choc. Nous avions tout quitté, embarqué Edouard dans cette aventure, il avait été accepté au Collège public de Monaco car nous avions fourni le récépissé de la demande de résidence. Cela a été un premier énorme choc pour Martin, et pour moi aussi. Toutefois, forts de notre expérience, nous savions que ce devait être pour une bonne raison. Nous avons pu rester à Monaco sans y être résident officiel grâce à divers soutiens, ça a été facile, simple. Toutefois le sentiment de rejet et de ne pas avoir de racines étaient difficiles pour Martin plus que pour moi.

Martin a souffert de ce sentiment de rejet, d’autant plus qu’il y en eu d’autres, moindres mais difficiles à vivre pour lui.

Nous avons pensé à quitter Monaco, mais pour où ? Martin hésitait à déraciner Edouard une deuxième fois en si peu de temps et surtout rien de mieux ne se dessinait. Tout semblait indiquer que nous étions sensés être à Monaco.

Lorsque Martin a commencé à être malade, nous avons à nouveau pensé à quitter Monaco mais c’était très compliqué et source de plus de stress que de rester.

Bien sûr, nous avons regardé notre couple. Nous avons regardé tous les aspects de la guérison, ce que Martin a appelé « changement familial radical » où tous les membres de la famille examinent d’où vient le stress auquel la personne malade répond et qu’est-ce que tout le monde peut faire pour relâcher la source du stress. Tout le monde participe activement à la guérison. Bien sûr tout cela se fait dans l’amour, l’amour infini pour la personne malade, l’envie de tout faire pour l’aider à guérir.

L’argent :

Martin a souvent raconté son histoire avec les impôts américains, lorsqu’il n’a plus reçu de déclaration de revenus il y a 40 ans, n’a pas cherché à en recevoir et est ainsi sorti du système.

Depuis quelques années il avait envie de revenir dans le système et lorsque les USA ont créé le programme de réhabilitation, Martin a décidé de saisir l’occasion. Cela lui a coûté la presque totalité des économies qu’il avait faites pour sa retraite. Il a signé le chèque aux impôts US en janvier 2014 avec beaucoup de réticence… Lui qui voulait lever le pied, se reposer, comment allait-il subvenir aux besoins de sa famille ?

Martin a grandi dans des conditions sordides et son chakra racine a toujours été son point faible. Il était le soutien de sa maman plutôt que le contraire. Il savait qu’elle l’aimait, il l’aimait, ils avaient une relation fusionnelle mais elle était fragile et certainement pas perçue comme une source de nourriture.

Martin ne s’imaginait pas être nourri par une femme. C’était une idée difficile pour lui.

Le travail :

L’été 2013, Martin était découragé, les quelques stages enseignés en Italie et en Grèce l’avaient déçu. Il disait que les gens ne le comprenaient pas, ils ne comprenaient pas son message. Il a eu moins de plaisir à enseigner, il était fatigué.

La confiance :

J’ai peu vu Martin pleurer en 25 ans. La première fois c’était en stage au moment du massacre du Rwanda, il était en larme. Il disait : « Comment un être humain peut-il traiter un autre être humain de la sorte ? »

La deuxième, en 2013 lors du programme « Héros de l’année » que CNN organise chaque année. Des dizaines de personnes sont présentées et on décrit les bonnes actions qu’elles font et l’une d’elles est élue. Il disait « Je suis une bonne personne, n’est-ce pas ? » « Je fais du bien sur la planète, n’est-ce pas ? »

Il s’est vraiment senti rejeté et incompris ces trois dernières années. Il était devenu très sensible avec ça.

Avant qu’il parte, j’ai dit à Martin que j’avais demandé à tous ses participants de lui envoyer un témoignage d’amour ou de reconnaissance, que j’imprimerais ces messages et qu’il partirait avec eux. Tous ces messages seraient mêlés à ses cendres.

J’ai rassemblé les centaines de messages qu’il a reçus, il y avait presque 200 pages. Ils sont avec lui.

Vous les trouverez dans cette rubrique.

Les derniers mots de Martin ont été « Je suis fier de moi »

Nous sommes fiers de lui.

Le Niveau Spirituel
Nos débuts de vie commune :

Notre première semaine de vie commune, un soir, Martin m’a dit : « J’ai toujours eu un rêve lorsque je rencontrerais mon âme-sœur, lorsqu’il sera temps pour moi de quitter la planète, disons dans 20 ans, nous ouvrirons une bouteille de champagne, nous trinquerons à notre amour et puis je m’endormirai et partirai. »

20 ans nous semblaient une éternité ! J’avais 33 ans, lui 55. Trois ans plus tard, je lui ai fait remarquer que 20 ans étaient peu et que nous devrions rallonger le contrat à 30 ans. Nous avions ri. Lorsque Martin est parti, nous avions 19 ans de vie commune et presque 20 ans de relation ( Elle a commencé en mars 1995)

… nous avons bu le champagne et trinqué à notre amour quelques jours avant son départ.

Après son départ :

Une amie est venue faire un stage avec moi en novembre 2014, 3 mois après le départ de Martin.

Cela faisait 20 ans qu’elle n’avait plus fait de stage. Elle m’a parlé de cette conversation qu’elle avait eue avec Martin 25 ans auparavant au cours de laquelle il lui avait dit qu’il ne fêterait pas ses 74 ans.

Il est parti 3 mois avant ses 74 ans.

La dernière pièce de puzzle est venue d’une personne très inattendue, ma marraine qui est aussi ma tante. Nous n’avons jamais parlé de manière profonde toutes les deux malgré l’amour que nous nous portons mutuellement.

Au début de l’année 2015, elle m’a dit ceci :

« Vous êtes venus à Monaco pour vous rapprocher de tes parents mais ce n’est pas pour eux, c’est pour toi. Martin savait qu’il partirait et il vous a rapprochés de tes parents, toi et Edouard pour que ce soit plus facile le moment venu. »

Toutes les pièces du puzzle se sont rassemblées. Tout avait un sens. J’ai vu toute l’orchestration.

Martin savait qu’il partirait avant ses 74 ans, quelque part, il connaissait la suite.

C’était aussi comme par hasard un moment idéal pour plein de raisons pratiques.

Il a aussi tout fait pour que son départ soit le plus facile possible pour nous. Peut-être Martin pensait-il qu’il aurait été plus difficile pour Edouard, à 13 ans, d’entendre son père dire : « Ce soir j’ai décidé de partir. Trinquons à notre amour. » Et de tirer sa révérence. Je ne sais pas.

Nous avons eu le temps de nous dire au revoir, de nous dire des mots d’amour. Martin a dit à Edouard : « Vis tous tes rêves mon fils. » Edouard a été incroyablement présent et centré, ouvert comme s’il avait toute la sagesse du monde en lui.

Marti est parti tranquillement.

Un soir, je lui ai dit qu’Edouard et moi étions prêts.

Il est parti le lendemain matin à 6h00 pendant une magnifique pleine lune.

Je l’ai vu avec sa maman. Il avait devant lui un très long tapis rouge, une arche lumineuse et de chaque côté des centaines de personnes l’applaudissant, parmi elles des participants aux stages que je connaissais et qui étaient partis avant lui.

Il s’est retourné pour voir comment allait Edouard, il a vu que je le tenais dans mes bras, il a souri, je lui ai dit « Vas-y, profite de la fête. Et il s’est laissé accueillir les bras ouverts.

Il est revenu voir Edouard le lendemain, dans son rêve. Ils ont passé une journée entière, juste ensemble, simplement, à ne rien faire de spécial, à sentir le contact, l’amour.

Martin est souvent là.

Pour la Saint-Valentin 2015, j’étais triste, je me disais que je n’aurais pas ma carte cette année. J’ai décidé de ranger la maison car je n’avais pas la tête à travailler.

J’ai décidé de défaire un carton rempli de vieilleries, de vieux poèmes écrits lorsque j’étais adolescente, de vieux dessins, et au milieu de tout ce désordre, j’ai trouvé une carte de la Saint-Valentin, sans date, que Martin m’avait écrite en je ne sais quelle année et que j’avais conservée. Elle disait : « Mon amour, Je t’aime pour toujours »

Il travaille différemment à présent, sur d’autres plans. Depuis que nous étions à Monaco, deux de nos amis astrologues lui avaient dit en regardant son thème astral que son travail allait changer, qu’il allait avoir d’autres proportions…

Martin a été un mari et un père exceptionnel.

Il reste mon meilleur ami.

Annick


Témoignages

Peu avant son départ les élèves de Martin Brofman, ses amis, ses collègues lui ont témoigné leur reconnaissance à travers les mots que vous trouverez ici. Tous ces mots montrent les magnifiques qualités de Martin Brofman, et c’est en les lisant que vous connaîtrez le mieux l’homme qu’il a été.